Si tu ne sais pas quoi faire de ton cul
Enfonces y ta grosse plume
Pour m’en extraire le jus
Et le parfum, que je le hume
Ce moment où tu me souris en coin, de l’autre coté d’une table de café.
Ce moment où j’ai envie de tendre la main pour la poser sur ta cuisse.
Ce moment où je le fais.
Le désir c’est mal, le désir c’est sale, le désir c’est interdit. Le désir c’est mal quand c’est pas le moment, quand l’autre n’a pas envie; quand tu te réveille avec la trique du matin ou d’un rêve de chair, et qu’elle dort encore, qu’elle n’est pas du matin, pas de l’après midi et très peu du soir; quand les enfants ne sont pas couchés, que les murs sont trop minces; quand les distances sont trop grandes, quand il nous faut attendre.
Ta bouche m’a toujours excité. Ce large sourire planté au milieu de ta belle gueule, prêt à dévorer le monde, il me fait fondre et pire encore, il m’embrase et me consume. Je le revois au dessus de ton verre quand on se croise dans un bar, tu me parles, je t’écoute mais je suis distrait par ta bouche, elle me fascine. Mon regard s’y plonge et je le suis tout entier, je m’y absorbe, je m’y incarne. Je la mange.
Elle dort encore. Je la regarde, cheveux épars, visage froissé, les bras enlaçant l’oreiller. Du bout des doigts je soulève une mèche qui lui tombe sur l’oeil, j’effleure son épaule, son flanc, la courbe de ses hanches nues. Puis je me lève doucement pour ne pas la réveiller. Je me gratte les couilles, je vais pisser, me laver les mains et me passer un peu d’eau sur le visage. Et puis me raser, tiens. En pilote automatique, je me savonne le menton, inspecte points noirs, boutons, cicatrices. Je fais l’erreur de relever le regard, tombe nez à nez avec ma gueule de con, ferme aussitôt les yeux. Je termine de faire courir la lame sur ma peau les yeux clos et me coupe, bien entendu. Pas grave. Un pansement quand j’aurai fini.
Je débarrasse la table de la veille, rassemble les canettes vides et me prépare un café soluble. J’ouvre les volets et m’installe face au balcon, admirant la douce lumière du jour qui se lève et se répand sur les toits de Paris. J’aime vraiment cette vue, c’est ce qui m’a convaincu d’acheter l’appartement. J’ouvre la porte-fenêtre pour m’accouder à la rambarde quelques minutes. Je crois que je pourrais être heureux, aujourd’hui.
Je l’entends qui se lève et vient dans mon dos, dans quelques instants elle va glisser la main dans mon pantalon pour attraper mon sexe et le serrer comme un doudou. J’aime bien quand elle fait ça. Mais non, pas aujourd’hui, elle se contente de poser sa tête sur mon épaule et de déposer un baiser sur ma joue. Je tourne la tête pour lui rendre; elle me sourit. Je vais vider ma tasse dans l’évier.
Un groupe d’enfants pouilleux jouait le long du sentier qui menait à l’auberge. Kroug les entendit rire de lui dans son dos lorsqu’il les eut dépassés. Il caressa la lame du couteau de jet accroché à sa ceinture, et eut un instant d’hésitation, mais ne se retourna pas. Son fier destrier blanc secoua sa crinière dorée de dédain, et pressa le pas en levant haut les sabots pour ne pas soulever la poussière du chemin (Il aurait volontiers fait marche arrière pour les éclabousser s’il y avait eu la moindre flaque de boue sur le bord). Kroug se redressa pour parcourir les derniers mètres, en flattant l’encolure de la bête. Bête qui fit s’écarquiller les yeux du tenancier posté à l’entrée, une pipe au bec.
J’avais reçu l’invitation par email deux semaines auparavant. Un email groupé à près de soixante destinataires, dont le texte était le suivant :
– C’est qui la nouvelle ? Ai-je demandé à mon collègue, désignant
l’ensemble jupe-tailleur aperçu au bout d’un couloir désespérément
masculin.
– Rêves pas, elle ne fait que passer, c’est la nana de l’audit.
– Putain, déjà ? Et merde.
sont des aimants pour mes mains, tes cuisses sont des poignées, je veux les attraper pour te coller à moi, pour te dire viens par là, que je te baise; viens par là que je t’embrasse, viens par là que je te coince, entre deux portes, entre deux heures. Tes cuisses je les mate sans vergogne dès que tu me les montres, et je me demande si quand tu les serres alors ta chatte est au chaud dans mon regard, dans mon désir, dans le défilé de fantasmes où elles s’alignent comme des poupées dociles, comme des filles faciles, comme une amante agile. Je veux les voir s’enrouler sur ma barre, danser sur mon serpent, s’ouvrir et s’ouvrir encore. Je veux leur dire viens je t’emmène on va danser, on va s’emmêler, on va se rendre ivres et essoufflés.
tous les deux. Un endroit avec de la musique et plein de monde, on ne s’entendra pas beaucoup parler. On ne parlera sans doute pas beaucoup.
Un endroit avec de la musique peut être même, on tapera du pied et on fera semblant de danser. J’aime danser, mal, alors il faudrait qu’on soit pas mal saouls l’un et l’autre. Je te regarderai te marrer et ça me fera sourire. Je te frôlerai et me collerai contre toi et ça me fera bander. On se sentira en vie et libres et tout-puissants. On s’embrassera un peu entre deux portes, je poserai mes mains sur tes fesses.
Je pense à ton sexe qui chauffe dans ta culotte.
Je pense à tes jambes contre mon bureau.
Je pense à ma main dans ta culotte.
Je pense à ta culotte que j’enlèverais.
Je pense à l’odeur de ton sexe et son goût sur ma langue.
Je pense à deux doigts dans ton sexe qui s’ouvre et qui salive.
Et mon sexe qui se dresse qui pense à quand mon tour.
Je pense à tes mains qui se ferment sur mes cheveux.
Je pense à te faire jouir là comme ça debout contre mon bureau.
Et à continuer encore et faire trembler tes jambes.
Je pense à te prendre contre le mur de mon bureau, un doigt sur la bouche pour t’intimer le silence.
Et en même temps avoir très envie de tes cris mal contenus.
Je pense à la chaleur de ton sexe et la douceur de tes lèvres.
Et tes seins contre moi.
Il y a ce mec qui t’a tapé dans l’oeil l’autre jour, j’ai bien vu. Un verre à la main, tu souriais pendant qu’il faisait le paon devant toi et tes copines qui roucouliez sans discrétion. Surtout ta copine Julie d’ailleurs, qui avait manifestement très chaud. Je l’ai bien vu parce que je t’observais d’un peu plus loin. Tu as rougi un peu quand tu as croisé mon regard ce soir là. Je ne t’ai pas oubliée; je n’ai pas oublié ton sourire quand j’arrivais dans ta chambre d’hotel pour te baiser en cachette, avant qu’on ne “fasse une pause”.
Depuis que la nouvelle voisine a emménagée, je ne dors plus beaucoup. Elle s’habille toujours avec beaucoup de classe, des petits tailleurs sexy qui la mettent sacrément en valeur. Je ne sais pas où elle bosse, une boutique ou alors une boite assez stricte. En plus elle ne le sait sans doute pas mais sa chambre est juste à coté de la mienne et les cloisons sont minces. Une nuit ou je n’arrivais pas à m’endormir, je l’ai entendue. Ce n’étaient pas des cris, plutôt de petits gémissements, mais ce n’était certainement pas de la douleur. Depuis je veille exprès pour l’écouter. Je n’ai jamais vu de mec entrer ni sortir de chez elle, et je suis quasiment sûr qu’elle se donne du plaisir toute seule. Ca m’excite, et dès que ça commence je sors mon sexe et je me branle silencieusement. Parfois ça dure assez longtemps pour que je jouisse avant qu’elle ne s’arrête et j’ai alors presque l’impression de l’avoir vraiment baisée. Je n’ose plus faire de bruit dans ma chambre afin qu’elle ne se doute pas que je peux l’entendre et qu’elle se réduise alors au silence.
Je viens te mater sous la douche
Mon approche était silencieuse
Tu sursautes lorsque je te touche
Glissant sur ta peau savonneuse
En réponse à ta moue curieuse
Je mets mon doigt sur la bouche