Ta bouche

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Ta bouche m’a toujours excité. Ce large sourire planté au milieu de ta belle gueule, prêt à dévorer le monde, il me fait fondre et pire encore, il m’embrase et me consume. Je le revois au dessus de ton verre quand on se croise dans un bar, tu me parles, je t’écoute mais je suis distrait par ta bouche, elle me fascine. Mon regard s’y plonge et je le suis tout entier, je m’y absorbe, je m’y incarne. Je la mange.

Je mange ta bouche, je mange tes lèvres. J’y fourre ma langue et goûte la tienne, première passe d’armes, duel de chair et joute intime. Apéritif du corps à corps à venir, première bouchée vorace des amants affamés. Le goût de tes lèvres c’est celui du printemps qui renaît, c’est celui des coquelicots au bord des chemins de traverse et celui du désir toujours plus violent. J’ai faim de ta bouche et faim de ta faim.

Faim de tes autres lèvres aussi bien sûr, et j’aime ta bouche quand tu la mordilles lorsque je t’enlève ta culotte, avide du plat à venir. Ta bouche je ne la vois plus quand je colle la mienne contre ton sexe pour l’embrasser à son tour, langoureusement, amoureusement. Mais je l’ai encore en tête, c’est elle que j’embrasse encore. Vertige, chaleurs, désir. Ta bouche entre tes cuisses que je cueille avec ma langue. Ta bouche qui s’entrouvre à peine pour murmurer mon prénom quand tu es sur le point de jouir.

Ta bouche qui s’ouvre en O minuscule lorsque je te baise et que le plaisir monte. Lorsque le désir embrase tes cuisses et tord ton ventre, lorsque je vais et je viens entre tes lèvres. Que je te nourris de ma chair, ma chair que je t’enfourne bouchée après bouchée, entre tes cuisses grandes ouvertes. Elle s’ouvre en O pour gémir, de plus en plus fort, je la regarde encore, fasciné. C’est encore elle que je baise.

Ta bouche rouge qui se renferme enfin sur ma queue brûlante. Qui attise son incendie plutôt que de l’éteindre. Ta bouche capable de me sourire encore alors qu’elle est pleine de mon sexe. Mon sexe comme un festin, tes lèvres rouges comme une fête; s’y enivrer jusqu’à s’y perdre, jusqu’à l’obscénité, jusqu’à crier ton nom.

Jules Pulpe | Nov 25, 2013