Le vendeur de roses

6 mn

Il y a ce mec qui t’a tapé dans l’oeil l’autre jour, j’ai bien vu. Un verre à la main, tu souriais pendant qu’il faisait le paon devant toi et tes copines qui roucouliez sans discrétion. Surtout ta copine Julie d’ailleurs, qui avait manifestement très chaud. Je l’ai bien vu parce que je t’observais d’un peu plus loin. Tu as rougi un peu quand tu as croisé mon regard ce soir là. Je ne t’ai pas oubliée; je n’ai pas oublié ton sourire quand j’arrivais dans ta chambre d’hotel pour te baiser en cachette, avant qu’on ne “fasse une pause”.

Je n’ai pas oublié non plus certains de tes fantasmes, et je crois que je tiens mon ticket de retour.

Ce ne sont pas les fesses de Julie qu’il regardait quand tu t’es éloignée pour venir me dire bonjour. Je t’ai taquiné, t’ai demandé s’il te plaisait et tu n’as pas démenti. Je crois que ça te plaisait de me rendre jaloux. On a discuté un peu de tout et de rien, mais on y pensait, l’un et l’autre, à ces chambres d’hotel. Tu n’as eu personne depuis je crois, moi non plus mais je laisse entendre le contraire. Je profite de ta bonne humeur pour t’arracher un diner. Tu crois savoir comment ça va se finir, mais je pense ajouter une petite surprise.

Le soir venu, je te donne rendez vous dans un restaurant pas loin d’un hotel où on a quelques souvenirs. Evidemment, je saute sur l’occasion pour les évoquer. La soirée avance et il devient de plus en plus évident que ça nous manque à tous les deux. Je te dis combien ta peau me manque, combien j’aimais baiser avec toi. Tu rigoles et tu dis que tu t’endoutais un peu, que je te laissais épuisée à chacune de nos rencontres.
C’est vrai que j’avais tellement envie de toi. J’évoque aussi tous les fantasmes que nous n’avions pas eu le temps de réaliser, je te demande si entre temps tu as pu les assouvir. Celui d’être prise par deux hommes par exemple. Au dessert nos jambes se frôlent sous la table et je t’ai pris la main, c’est l’heure où les vendeurs ambulants circulent de table en table pour proposer leurs roses aux amoureux. Au lieu de le rembarrer, je lui en prends une et je l’invite à s’asseoir avec nous. C’est là que tu le regardes et que tu recules de surprise. Tu l’as reconnu, tu n’oses pas comprendre mais tu joues le jeu. Je suis très satisfait de ma petite mise en scène et ça se voit, plus de doute possible, tu as compris mon plan. Je te vois piquer un fard mais tu joues le jeu, nous prenons le café tous les trois comme si de rien n’était. Je te glisse sous la table la clef de la chambre pendant que vous discutez. Un dernier verre et ta décision est prise. Tu te lèves en t’appuyant sur lui, prétextant être un peu saoule. Il t’emboite le pas et je reste assis quelques minutes. Je reprends un café et je t’envoie un texto : “je monte dans dix minutes”. Tu me réponds “A tout de suite”. Je laisse les roses sur la chaise. Sauf une.

C’est toi qui m‘ouvre. Je te tends la rose et je t’embrasse à peine entré, debouts derrière la porte. Je le vois du coin de l’oeil assis sur le lit, qui te regarde. J’avance doucement sans lâcher ta bouche, tu recules vers le lit. Je t’ai poussée vers lui et il pose les mains sur ta taille, sur tes hanches. Je déboutonne ta jupe, il la fait tomber à tes pieds. Je glisse une main dans ta culotte, il découvre tes fesses. Tu déboutonnes ma chemise, il enlève la sienne, je t’enlève ton haut, il dégrafe ton soutien gorge. A la fin de ce ballet silencieux tu es nue, debout, lui derrière toi et moi devant. J’embrasse un téton puis ton ventre en m’agenouillant. Il s’empare de tes seins pendant que je descends encore, que je glisse ma langue sur cette chatte que j’ai tellement aimé, que j’aime encore, délicieuse chatte, adorable chatte libidineuse. Ìl est nu à présent et se presse contre ton dos pendant que je te lèche, je suis sûr qu’il te colle sa gaule contre les fesses et embrasse ta nuque. Tu tangues déjà, tu vacilles et il tombe et t’entraîne avec lui sur le lit. Tu te colles dans ses bras, sur son torse et j’ai un petit pincement au coeur. Je me retourne et je finis de me déshabiller, lentement, pour ne pas vous voir, pour vous laisser ce temps là.

Je m’assois sur le lit, je te regarde caresser ce corps qui n’est pas le mien. Il est bien foutu l’enculé, étendu sur le dos il te laisse faire, il attend que tu le suces et ça ne tarde pas, te voilà à quatre pattes sur le lit en train de lécher son sexe avec un plaisir manifeste et des oeillades vers son sourire de contentement. Tu me tends les fesses et je saisis l’occasion d’entrer dans la danse. Je les caresse doucement, je glisse une main entre tes cuisses, j’invite mes doigts dans ton sexe, je le presse et m’y accroche, il est mien et je bande, je vais le baiser. A genoux derrière toi sur le lit je m’introduis délicatement. Je pose une main sur ton dos, je redécouvre cette peau dorée, sa chaleur en écho à celle de tes cuisses, à celle qui m’enrobe. Je ferme les yeux, je me concentre sur ces sensations tactiles. Quelques bruits de succion me parviennent mais je n’y prête pas attention. Je m’accroche à ta taille, j’accélère doucement le rythme. J’entends maintenant mes hanches claquer sur tes fesses, et peu à peu tes soupirs étouffés par la queue que tu pompes une ardeur grandissante, tu t’accroches à lui et tu suis le rythme que j’imprime à ton corps. Je me laisse emporter, je prends d’assaut tes fesses de plus en plus fort, jusqu’à te faire crier, bouche grande ouverte, et que j’en jouisse si fort que j’ai du mal à ne pas m’écrouler sur toi. Je crois bien que j’ai gueulé moi aussi, je ne sais plus trop quoi, “han putain” sans doute. Je reste en toi, je remonte de mon ivresse pendant que tu le reprends en bouche et qu’il jouit à son tour, plus silencieusement, en se cambrant et soulevant son bassin vers toi.

Alors seulement je me retire et m’allonge de l’autre coté du lit, et tu t’installes entre nous, sur le dos. Je me tourne sur le coté pour te regarder, toujours si belle. Toi tu fixes le plafond, impartiale, laissant juste échapper quelques un de tes soupirs de contentement que je connais bien. Je tends un bras pour faire glisser le bout des mes doigts sur le sein le plus proche, jusqu’à ce qu’il m’imite de son coté. Peu à peu nous glissons vers ton ventre, en prenant soin de ne pas se frôler l’un l’autre, tout en se calant sur le même rythme. Toi tu cherches et empoigne nos queues, déjà de nouveau raides, et tu t’en mordilles la lèvre d’allégresse. Nous réagissons en plaquant nos mains sur tes cuisses, te forçant à les écarter un peu. Cette fois ci je passe mon tour et le laisse remonter plus haut, prendre ton entrejambe. Moi je prends ta bouche avec la mienne pendant qu’il descend te lécher, et nous t’embrassons longuement tous les deux, lui ta chatte et moi ta bouche, ta main gauche se perd dans ses cheveux et la droite sur ma nuque. Je te serre contre moi quelques minutes pendant qu’il s’affaire entre tes cuisses, puis te pénètre en tenant tes jambes écartées. Je me relève, me place derrière toi, te servant de coussin pour que tu relèves le buste et regarde son sexe aller et venir en toi. Je prends tes mains, tes poignets que je tire vers moi pendant qu’il te baise à son tour. Tu nous laisses faire, le rouge aux joues. Je lèche tes seins, je lèche ton ventre et je m’aventure jusqu’à ton clitoris, pendant qu’il ralentit obligeamment pour me laisser faire. Je crois que tu jouis une première fois à ce moment là, mais on ne te laisse pas de répit, il te retourne pour te prendre en levrette. Je m’agenouille face à toi, tu me suces un petit peu mais je prends tes cheveux et je colle ton visage contre mon ventre pendant qu’il te pilonne. Je claque ta fesse de ma main libre et il s’y met aussi. Je sens ton souffle sur ma peau, je bande contre ta joue. Le voilà qui aventure un doigt dans ton cul et me jette un regard, je hoche la tête.

Je passe les mains sous tes aisselles pour te redresser, je te regarde et je m’allonge sur le dos, devant toi. Lui se retire de ton sexe et je prends la place encore chaude quand tu viens t’empaler sur moi. Tu me baises un peu pour la forme, ondulant du bassin pendant qu’il pince tes tétons et te mordille la nuque. Je te tends les bras, viens par ici, allonge toi contre moi, cambre toi bien, offre lui ton cul. Il y entre, les mains sur tes hanches, il s’enfonce en toi fermement et je t’entends gémir dans mon oreille. Je referme mes bras sur tes épaules, te serrant contre moi. Je ne bouge pas, je sens le poids de ton corps sur le mien qui avance et recule doucement au rythme de ses coups de queue dans ton cul. La mienne reste plantée en toi, immobile, dure, j’attends que tu commences à décoller et là seulement je commence de lents va et vients. Tu n’es pas loin, je le sens et je glisse une main vers ton clitoris que je branle, tu jouis assez rapidement, fort, avec quelques cris qui l’achèvent et il s’abîme entre tes fesses.

Je pose mes lèvres sur ton front, je ferme les yeux. Je t’écoute reprendre ton souffle. Je suis en toi, je suis bien.

Jules Pulpe | Oct 11, 2010