Le désir c'est mal

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Le désir c’est mal, le désir c’est sale, le désir c’est interdit. Le désir c’est mal quand c’est pas le moment, quand l’autre n’a pas envie; quand tu te réveille avec la trique du matin ou d’un rêve de chair, et qu’elle dort encore, qu’elle n’est pas du matin, pas de l’après midi et très peu du soir; quand les enfants ne sont pas couchés, que les murs sont trop minces; quand les distances sont trop grandes, quand il nous faut attendre.

Le désir c’est mal quand il est trop fort, quand il est trop brutal, quand il est trop sale; quand il est impudique, quand il est indicible; quand il insiste encore, encore plus fort, encore plus loin, encore plus gros, encore plus mouillé, encore plus cru; quand il fait rougir les joues, rougir les fesses, mordre l’oreiller, cogner les lits; quand il est sans limites, quand il est cochon, pervers, lubrique, vil, vicieux, vicelard, sadique.

Le désir c’est mal quand il est pour une autre; une autre plus gourmande, une autre plus ouverte, une autre plus joueuse, une autre plus salope, une autre plus vicieuse, une autre plus interdite; quand il veut s’aventurer, quand il veut explorer d’autres bouches, d’autres peaux, d’autres culottes; quand il veut se répandre, entre d’autres cuisses, sur d’autres seins, d’autres culs; quand il en veut une autre, deux autres; l’une après l’autre, en même temps; quand il en veut dix autres, quand il les veut toutes, brunes, rousses, noires, grandes, jeunes, grosses.

Le désir c’est mal. Surtout quand c’est trop bon.

Jules Pulpe | Nov 20, 2014